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La semaine est terminée



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A.I. Intelligence Artificielle (Artificial Intelligence: AI)
de Steven Spielberg (2001)
Je n'étais pas allé voir A.I. à sa sortie à cause des critiques négatives qui y voyaient un film au mieux inégal et au pire mièvre et maladroit (si ma mémoire ne me fait pas défaut). Quelle ne fut pas ma surprise, en le regardant l'an dernier, de découvrir ce conte de fée sombre et envoûtant. Coup de coeur immédiat pour un des plus beaux films de SF qui soient. En question, David (Haley Joel Osment) seul au monde au fond de la piscine où il a entraîné son "frère". En indice 1, très beau plan où Gigolo Joe (Jude Law) regarde David tomber... En indice 2, l'arrivée dans la ville Rouge, qui figure sur l'affiche du film.
Stalker


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Le bonheur (Schastye)
de Alexandre Medvekine (1932)
Oeuvre d'une inventivité et d'une liberté incroyables, "Le Bonheur" suit le destin d'un pauvre paysan russe, subissant d'abord l'oppression d'un koulak et n'arrivant pas, par la suite, à s'intégrer dans la nouvelle société soviétique. La première partie est une charge violente contre les institutions de l'ancienne Russie : religion (indice 1 et également la bagarre hilarante entre les deux ecclésiastiques qui préfigure les combats de Tigre et Dragon, si si je vous jure que c'est pas loin...), armée (indice 2 - les masques de "Brazil" étant peut-être un hommage d'ailleurs ?), notables, paysans riches et nobles, etc... La deuxième partie, si elle présente de façon positive certains aspects du kolkhoze (notamment en montrant l'émancipation totale de la femme du moujik - image 1), reste une critique subtile de la construction soviétique et proclame l'irréductibilité de l'individu sur le groupe. Les décors extraordinaires, les audaces visuelles et scénaristiques font du film une des plus belles étoiles filantes de l'histoire du cinéma.
Bill Douglas


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Pierrot le fou
de Jean-Luc Godard (1965)
Film somme de la période "Karina" de Godard, "Pierrot le fou" (considéré comme dangereusement anarchiste à sa sortie) mêle intrigue policière, amour fou et rébellion contre la vie bourgeoise et ses conventions. Ferdinand "mon ami Pierrot" (un Jean-Paul Belmondo en très grande forme - indice 2) fuit sa femme, ses enfants, son appartement pour vivre sa vie, jusqu'au bout, jusqu'au suicide (indice 1). Il croise l'histoire alambiquée de Marianne Renoir (sic), une ancienne maîtresse (Anna Karina, image 1, grimée en vietnamienne, comme Juliet Berto le sera dans "La chinoise"). Avec des prémisses de comédie musicale, des happenings incongrus (l'apparition de Raymond Devos, la représentation anti-impérialiste devant les soldats US), des histoires de gangsters et des dialogues cultes ("qu'est-ce que j'peux faire, j'sais pas quoi faire"), ce film est pour moi la meilleure introduction au Godard des années 60.
Bill Douglas


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* format non respecté
Le Club des Monstres (The Monster Club)
de Roy Ward Baker (1980)
Invité au club des monstres par le vampire Erasmus (Vincent Price, indice 2), un romancier va écouter trois histoires fantastiques entrecoupées de chansons et autres spectacles monstrueux(question). Sur le principe du film à sketch, Roy Ward Baker nous livre ici un film inégal qui pourrait tourner au nanar mais qui garde toujours un certain charme et qui arrive même à procurer quelques frissons.
Arnold J. Rimmer


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Hanussen
de István Szabó (1988)
Hanussen raconte la vie de ce devin autrichien qui connut un certain succès dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres grâce à ses spectacles basés sur des séances d'hyptnose et de prédictions (indice 1). Celui-ci devra faire face à la montée du nazisme qui suit dans l'ombre la carrière de l'artiste. Avec ce film, István Szabó clot brillament sa trilogie sur le destin et la fatalité, toujours avec le grand Klaus Maria Brandauer (indice2) dans le rôle titre. Un film fascinant marqué par une fin qui reste dans les mémoires.
Groucho Marx


6



Le coup du parapluie
de Gérard Oury (1980)
Dans le rôle d'un acteur de second plan que l'on confond avec un tueur (Gordon Mitchell, "mais quelle gueule!!"), Pierre Richard s'en donne à coeur joie dans un rôle taillé sur mesure. A partir d'un quiproquo inimaginable, Gérard Oury nous offre une comédie jubilatoire comportant son lot de moment cultes, telle cette ritournelle publicitaire inoubliable: "Ragoutoutou le ragout de mon toutou... huuuum!! J'en suis fou! ouh! ouh!" (la pub passe à la télé en indice 2). Ca vole pas toujours très haut mais qu'est-ce que c'est bon!
Arnold J. Rimmer


7



Le plus sauvage d'entre nous (Hud)
de Martin Ritt (1963)
Dans un ranch texan, vivent un grand-père aux vieilles valeurs, un fils égoïste, alcoolique et coureur de jupons, et un petit-fils qui hésite entre ces deux modèles. Dans ce cadre apparemment paisible, une épidémie de bétail (indice 1) viendra mettre le feu aux poudres et éclater le conflit de générations. Film visionnaire, Le plus sauvage d'entre tous est une métaphore de la mutation du cinéma de western et plus largement de la société américaine toute entière. Les acteurs sont tous excellents et auront mérité leur oscar, que ce soit Melvyn Douglas dans le rôle du patriarche, ou Patricia Neal dans celui de la gouvernante à la beauté troublante. Paul Newman (indice 2) rentrera bredouille, mais sa prestation reste impressionnante dans le rôle de ce personnage à la fois antipathique et fascinant. Le film remportera aussi un oscar pour sa photographie splendide.
Groucho Marx


8



Le Prince de Sicile (Jane Austen's Mafia!)
de Jim Abrahams (1998)
Dans le pur esprit des ZAZ, Le Prince de Sicile tourne en dérision tous les chefs d'oeuvres du film de Mafia de la trilogie du Parrain (principalement) à Casino avec dans le rôle du Parrain le grand Lloyd Bridges (indice 3) dont ce fut le dernier film. Bref, le Prince de Sicile c'est 1h30 de bonheur.
Ryo Saeba


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Les Malheurs de la Jeunesse (Taoli jie)
de Ying Yunwei (1934)
Premier film parlant sonorisé par un procédé entièrement chinois, Les Malheurs de la Jeunesse est un véritable petit bijou. Le réalisateur n'hésite pas à critiquer toute la société chinoise dans son ensemble et l’univers décrit dans le film, notamment pour ce qui est du marché du travail, est parfaitement transposable à notre époque. Rien n’est épargné et le film est vraiment d’une noirceur extrême, ce qui est particulièrement rare dans le cinéma Chinois / Shangahien des années 30 plus porter sur la propagande. De plus Ying Yunwei soigne sa réalisation en utilisant des effets de transition et les raccords bien trouvé ou bien encore un split screen. Du maquillage, à l'interpretation en passant par la réalisation et le fond, tout est réuni pour que Les Malheurs de la Jeunesse soit un film à voir absolument si vous en avez l’occasion !
Ryo Saeba


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Coeur de verre (Herz aus Glas)
de Werner Herzog (1976)
W. Herzog dans le commentaire audio du dvd assure qu'il pourrait facilement hypnotiser le spectateur grâce aux images et à la musique du film. Et je le crois bien : les visions apocalyptiques du berger (on sent bien qu'une est en préparation sur l'image 1) associée à la musique de Popol Vuh assurent sûrement une expérience unique dans une salle obscure (faut veiller à atterrir en douceur après la projection). La communauté villageoise de souffleurs de verre (indice 2), à la recherche d'un secret perdu, est sur le point de s'effondrer, comme le propriétaire de la verrerie qui sombre dans la folie (indice 1). La poésie du film fait sans cesse penser au romantisme du XIXe siècle.
Bill Douglas


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Peking opera blues (Do ma daan)
de Tsui Hark (1986)
Version amélioré de Shanghai Blues, Peking Opera Blues est une sorte de best of de ce qui se faisait de mieux à Hong Kong. Comédie, action, romance, opera chinois, quiproquos à la pelle et un trio d'actrices délicieuses tout est réuni pour passer un excellent moment.
Ryo Saeba


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Electric Dragon 80.000V
de Sogo Ishii (2001)
Electric Dragon est un pur délire visuel et sonore, une espèce de tourbillon techno-punk de 52 minutes qu'il faut regarder en poussant le volume sonore à fond pour se décrasser l'encéphale. Mon exutoire filmique préféré. On peut reconnaître le prolixe et éclectique Tadanobu Asano sur les deux indices.
Stalker


13



Fatal Termination (Chi se da feng bao)
de Andrew Kam (1990)
A peine 1 an après le terrible accident qui failli lui coûté la vie sur le tournage de Devil Hunters, Moon Lee (indice 2) est de retour et quand des méchants gweilos (étrangers) décident d'enlever sa fille et de la suspendre dans les airs par les cheveux pendant que la voiture roule à toute vitesse (indice 3); ça va forcément l'énerver ... Réalisé par Andrew Kam (Big Heat, Heart Of Killer), le film fait preuve d’un excès rarement vu dans l’action et la violence et possède une ambiance très noir et nihiliste. Fatal Termination se doit d’être vu par tout amateur du genre, ne serait ce que pour LA fameuse scène qui vaut à elle seule la vision du film, même si il possède bien sur beaucoup d’autres qualités.
Ryo Saeba


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Land and freedom
de Ken Loach (1995)
Du point de vue historique et politique, "Land and freedom" (chronique d'un jeune britannique pendant la guerre d'Espagne) est pour moi un des films récents les plus intéressants. Abordant le formidable élan de solidarité populaire que furent les brigades internationales, Loach s'attache aussi à décrire avec une grande précision les luttes au sein du camp républicain (s'inspirant ainsi d'"Hommage à la Catalogne" d'Orwell). La mise au pas des anarchistes et des trostkystes (ou du moins anti-staliniens) du POUM (indice 2) par les communistes et socialistes permet d'évoquer de nombreux débats centraux de l'expérience espagnole : la répartition des terres (avec sûrement le meilleur débat démocratique du cinéma), la question de la violence et de l'auto-organisation. Mais Loach arrive également en parallèle à rendre crédibles et touchants les personnages principaux et leur histoire d'amour. Et finalement, la transmission symbolique de l'épisode historique se fera indirectement (par le biais notamment du foulard rouge de l'image 1 et de l'"Internationale" de l'indice 1) et longtemps après 1936 lorsque la petite-fille de David découvre les souvenirs cachés de son grand-père, héros discret et pur.
Bill Douglas


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Les traqués de l'an 2000 (Turkey Shoot)
de Brian Trenchard-Smith (1982)
Dans un futur proche (1995 en fait), les personnes jugées "déviantes" au sens (très) large sont envoyées dans des camps de rééducation où ils subissent violences et humilitations de la part des gardes(indice 1). Thatcher, le chef d'un de ces camp décide d'organiser pour ses riches amis une partie de chasse dans la jungle qui entoure son camp et a l'adorable idée d'utiliser ses prisonniers comme proies. Si il est toujours amusant de voir des gens se faire humilier par des gardes sadiques et très méchants, la seconde partie (la chasse à l'homme) est de loin la plus prenante. En effet les chasseurs rivalisent d'ingéniosité et de cruauté dans le choix des armes et de la méthode. Un régal! Pour le dernier indice, il fallait reconnaître la charmante Olivia Hussey qui avait certainement besoin de payer ses impots.
Arnold J. Rimmer


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* format pas tout à fait respecté
Calmos
de Bertrand Blier (1976)
Deux hommes, interprétés par Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort, qui en ont marre de la vie parisienne et de leurs femmes, voire des femes en général, décident de fuguer à la campagne. Bientôt ils sont rejoints par une horde d'hommes qui fuient la dictature féminine. Les femmes réagissent en formant une armée qui capture les fuyards et les transforme en esclaves sexuels (indice 1). On devine à la base du projet une certaine perte de repère des hommes suite à l'émancipation des femmes dans les années 60-70. Mais contrairement au magnifique Buffet Froid dont le thème n'est pas si éloigné, Calmos est une grosse farce, pas toujours très fine (c'est le moins qu'on puisse dire), pas toujours de très bon goût (dialogues et situations sont très crus, jusqu'à cette fin surréaliste) qu'on ne sait pas bien à quel degré prendre. Alors c'est sûr, c'est loin d'être le meilleur film de Blier, c'est même à mon avis un athentique nanar, mais c'est aussi un OFNI hallucinant et réjouissant qui vaut à coup sûr la peine d'être vu pour peu qu'on n'ait pas l'âme trop pudibonde.
Stalker


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* format non respecté
L'argent de la vieille (Lo scopone scientifico)
de Luigi Comencini (1972)
Chaque année, une milliardaire américaine invite un modeste couple des quartiers pauvres de Rome à un tournoi de cartes. Toujours vaincus, ces derniers comptent ne pas repartir bredouille encore une fois. A travers ce petit conte moderne, Comencini aborde de façon ludique le thème de la "lutte des classes". Mais malgré la truculence et le burlesque typiques de ces comédies italiennes, le film n'en est pas moins une critique sociale féroce. Le jeu d'acteurs est à la hauteur du quatuor de stars formé d'Alberto Sordi, Silvana Mangano (question), Joseph Cotten (indice 1) et Bette Davis (indice 2) pour qui ce fut malheureusement la dernière apparition sur grand écran.
Groucho Marx