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La semaine est terminée



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L'étrange incident (The Ox-Bow Incident)
de William A. Wellman (1943)
Un fermier est retrouvé mort, son bétail a disparu. En l'absence du sheriff, la population du village décide de former une milice afin d'arrêter les présumés coupables. William Wellman signe ici un remarquable western qui, bien qu'affichant un manque certain de moyens, réussit à créer une ambiance sombre et intense, principalement grâce à un jeu d'acteurs impeccable et à une superbe photographie.
Groucho Marx


2



Le Procès
de Orson Welles (1962)
Si le style de Welles s'accorde si bien à l'univers kafkaïen, c'est sûrement grâce à son usage constant du déséquilibre. La caméra sujette au vertige (scène du peintre qui se termine par le plan de l'image 1), les décors oppressants (indice 1), les contrastes violents (situations, sensations, etc.) que subit le malheureux Anthony Perkins (indice 2), tout cela confirme que lorsque le fond et la forme se nourissent l'un de l'autre, le cinéma atteint sa plénitude. Welles arrive à retranscrire le malaise ressenti à la lecture des oeuvres de Kafka et le spectateur, lui, en arrive à détester K., qui est pourtant si proche de lui...
Bill Douglas


3



Uzak
de Nuri Bilge Ceylan (2002)
La référence de Bilge Ceylan à Tarkovski est très claire du point de vue formel dans ses courts-métrages. Dans Uzak, la référence est directe (c'était bien "le Miroir" sur l'indice 1 - expressément rajouté par nos soins dans les "movies connections" d'imdb pour aider les joueurs du frcd, et après on va dire qu'on s'occupe pas bien de vous et que nos indices sont trop difficiles) mais le réalisateur turc impose un style plus personnel. Si les aspects autobiographiques sont visiblement très présents (le personnage principal est un photographe - indice 2 - en plein doute créatif et sentimental), la diversité des thèmes abordés (découverte par le cousin débarqué du village de la vie impersonnelle dans la grande ville, mensonges du quotidien) permet d'élargir largement le propos. Alors, c'est sûr, c'est pas les thèmes les plus réjouissants qu'on puisse trouver, mais la beauté des plans (Istanbul et le port sous la neige - image 1) et la justesse des situations et des comportements emportent tout au final.
Bill Douglas


4



Une Balle dans la tête (Bullet in the head)
de John Woo (1990)
Nous sommes en 1989, John Woo travaille sur le script de A Better Tomorrow 3 se présentant comme une préquel au 1er volet, quand il apprend par la presse que Tsui Hark a déclaré qu'il écrira et réalisera le film. Cet événement est la goutte qui fait déborder le vase et met fin à la collaboration entre les 2 hommes. John Woo décide alors de fonder sa propre compagnie de production en association avec Terence Chang : la Milestone Pictures. La suite, on la connaît, il réalise Bullet in the Head dans lequel il s'investit beaucoup à tous les niveaux (temps, argent, personnel) mais qui est un échec commercial. Dommage que le public Hong Kongais n'ait pas répondu présent à cette petite merveille du 7e art, peut être pas le film le plus maîtrisé du réalisateur mais sans aucun doute le plus personnel et le plus puissant émotionnellement.
Ryo Saeba


5



Monte là-dessus! (Safety Last!)
de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor (1923)
Harold Lloyd interprète ici un jeune ambitieux, parti à l'assaut de Los Angeles pour y entamer son ascencion dans l'échelle sociale. Malheureusement, il n'y a guère que dans les lettres qu'il adresse à sa fiancée que ses ambitions se réalisent. Lorsque celle-ci décide de lui rendre visite, Harold fera tout pour cacher sa véritable condition de simple vendeur. Chef-d'oeuvre d'Harold Lloyd, Monte là-dessus réserve son lot de gags et de cascades terrifiantes, notamment dans la célèbre scène de l'ascension du magasin. Ce n'est pas du numérique, çà ma bonne dame ! J'en ai encore le vertige.
Groucho Marx


6



Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (Big Trouble in Little China)
de John Carpenter (1986)
Entre parodie et hommage aux films asiatiques, l'immense John Carpenter signe certainement ici le film le plus portnawak de sa carrière. Kurt Russel excelle dans le rôle de Jack Burton, sorte d'anti-héros dépassé par les évènements. Et quels évenements! Puisque notre Kurt se retrouvera confronté à un enlèvement, à une guerre de gang, à des sorciers millénaires, à des monstres en tout genre (indice 1) et à plein d'autres trucs déments, en balançant à tout bout de champ des répliques jubilatoires. On en redemande.
Arnold J. Rimmer


7



Le phare du bout du monde (The light at the edge of the world)
de Kevin Billington (1971)
J'avais découvert ce film très jeune, à un âge où pourtant j'étais déjà habitué aux pires atrocités. Et pourtant Le phare du bout du monde m'a marqué pendant très longtemps par sa noirceur et sa violence extrême. Kirk Douglas (en question et en indice 2) joue ici le rôle de Denton, un gardien de phare sur une île rocheuse loin de toute civilisation. Un jour les deux autres gardiens sont tués par des naufrageurs et notre ami Denton va devoir se cacher pour éviter le même sort. Violent, barbare et sans humour, le film est à voir surtout pour la confrontation entre Kirk Douglas et Yul Brynner.
Arnold J. Rimmer


8



Save the green planet (Jigureul jikyeora!)
de Jun-hwan Jeong (2003)
Voici un film comme on aimerait en voir plus souvent et qui nous sort un peu du train train des productions cinématographiques Coréennes formatées et sans aucune saveur. Le film réussi à garder le spectateur en haleine du début jusqu’à la fin et ses (trop ?) nombreux twists. Et c’est un peu là où se situe le problème majeur du film car à trop vouloir en faire pour surprendre et épater le spectateur, que ce soit au niveau de la réalisation qu'au niveau du scénario, le fond n’est pas aussi bien traité qu’il aurait du l’être. Nous mettrons ça sur le compte de la jeune expérience du réalisateur qui signe là son 1er long métrage en espérant qu’il confirme son statut de jeune réalisateur prometteur ...
Ryo Saeba


9



Green Snake (Ching Se)
de Tsui Hark (1993)
Un des plus beaux films que j'ai vu. Tsui Hark reprend ici une légende chinoise dans laquelle deux serpents (Maggie Cheung et Joey Wong) cherchent à pénétrer le monde des humains. D'une splendeur visuelle rare et d'un érotisme troublant, le film se voit magnifié par la mise en scène bluffante de Tsui Hark et par ses deux actrices principales.
Arnold J. Rimmer


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Shara (Sharasôju)
de Naomi Kawase (2003)
Shara est le film qui m'a fait le plus d'effet dans une salle de cinéma. J'en suis ressorti dans un état second, et il m'a fallu au moins heure pour remettre les pieds sur terre et retrouver l'usage de la parole. Sans doute que ce soir-là la douceur et la sensibilité du film de Naomi Kawase se sont mariés à la perfection avec un état d'esprit particulier ? En tous cas c'est pour revivre ce genre de moments que je vais régulièrement m'enfermer dans les salles obscures... (nb : dvd très médiocre)
Stalker


11



De la bouche du cheval (The Horse's Mouth)
de Ronald Neame (1958)
Film de Ronald Neame, The Horse's Mouth raconte les mésaventures d'un vieux peintre en quête de l'oeuvre parfaite. Cette comédie sans prétention, dans le plus pur style britannique, est étonnamment l'un des films les plus justes sur la confrontation entre les visions d'un artiste et leur matérialisation. La composition pleine de truculence de ce peintre fétichiste par Alec Guinness est, comme à son habitude, impeccable.
Groucho Marx


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A Nous la Liberté
de René Clair (1931)
Avec "A Nous la Liberté", René Clair réalise un film doucement utopique - mais non dénué d'ironie - où le progrès technique viendrait affranchir l'homme de la dureté du labeur, comme l'illustre cette usine toute automatique qui libère les ouvriers qui travaillaient à la chaîne. Le film fait aussi l'éloge de la camaraderie face à l'argent et à l'hypocrisie bourgeoise à travers des scènes burlesques ou douces-amères qui ne sont pas sans faire penser à Chaplin (à un tel point que la société de production d'A Nous la Liberté intentera un procès pour plagiat à l'encontre des Temps Modernes, sorti quelques années plus tard).
Stalker


13



L'Ouragan de la Vengeance (Ride in the Whirlwind)
de Monte Hellman (1965)
Tourné dans la foulée de The Shooting en partie avec les mêmes acteurs (Jack Nicholson, Millie Perkins, indices 1 et 2) et dans les mêmes décors, pour faire des économies (prod Corman oblige), l'Ouragan de la Veangeance est un western attachant et atypique. L'intrigue très simple (des fermiers sans histoire se font poursuivre par erreur par une bande de vigilante locaux) est vite délaissée par Hellman et Nicholson (auteur du scenario) qui préfèrent laisser le temps s'étirer et les personnages s'y installer. On découvre alors un ouest poussiéreux, habité par des fermiers fatigués, et on se délecte de ces instants de temps suspendu (un échange de regard entre Nicholson et Perkins, une partie de dames entre les deux fuyards) que l'on aimerait voir se poursuivre bien au-delà des 82 minutes du film.
Stalker


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Aguirre, la colère de Dieu (Aguirre, der Zorn Gottes)
de Werner Herzog (1972)
J'ai repris certains tics de mon père et maintenant, quand je dis "Werner Herzog" ou "Klaus Kinski", j'écarquille les yeux et je prends une voix et des gestes d'hypnotiseur (enfin je vais pas jusque là mais c'est pas loin). Parce que finalement, en repensant à Aguirre ou à d'autres films de Herzog qui m'ont marqué pour longtemps, en me remémorant la musique de Popol Vuh, la scène du bateau perché sur l'arbre (indice 1), la tête roulant sur le sol (image 1) ou la séquence finale sur le radeau (indice 2), les impressions qui me restent sont proches de celles d'un état second, d'une hallucination... Le drame, c'est que je n'ai pas encore vu ces films dans une salle de cinéma. Une expérience que j'attends avec impatience...
Bill Douglas


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Invasion
de Hugo Santiago (1969)
Des bourgeois entre deux âges s'opposent dans une ville imaginaire à l'invasion de mystérieux ennemis. Vu par certains comme une parabole politique anticipant l'Argentine des années 1970, le film aurait surtout pu secondé Glauber Rocha dans l'émergence d'un cinéma latino-américain autonome et novateur (Stalker me dirait que son film 22 l'a fait aussi à sa manière, mais moi, les perruques blondes sur torses poilus, ça m'a jamais fait fantasmer). Mais les sinistres juntes militaires en ont décidé autrement, et ce film, profondément marqué par la touche de Jorge Luis Borges (qui a écrit le scénario et le magnifique poème chanté dans l'indice 2), photographié par Ricardo Aronovich (image 1 - affiche au moment de sa ressortie), est resté avant ces derniers temps comme une des rares lueurs dans le cinéma argentin (sur l'indice 1, ce n'est pas une pomme que le gars est en train de siroter comme certains l'ont cru, c'est du maté ! bon d'accord c'était un indice un peu tordu...)
Bill Douglas


16



La Nuit de l'Iguane (The Night of the Iguana)
de John Huston (1964)
Révérend au bord de la crise de nerf, prêt à toutes les mortifications (indice 1) pour fuir une Lolita surexcitée, Richard Burton essaie de retrouver son Paradis perdu (image 1) dans la moiteur du Mexique. L'humanisme de Huston, sa tendresse pour ses personnages vieillissants font voler en éclats pas mal de conventions, et, près de l'eau, Ava danse sous le clair de lune... (indice 2)
Bill Douglas


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Survive Style 5+
de Gen Sekiguchi (2004)
Premier film de Gen Sekiguchi, réalisateur venant du monde de la pub et du clip, Survive Style 5+ c'est une vrai bouffée d'air frais qui se repose sur le schéma narratif à personnages multiples qui intéragissent entre eux déjà vu dans des films comme Short cuts ou Magnolia. Ceux qui n'aiment pas trop les effets de styles passeront leur chemin et les autres savoureront le rythme effrené et la folie visuelle de Survive Style 5+.
Ryo Saeba


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Final Fantasy VII: Advent Children
de Tetsuya Nomura et Takeshi Nozue (2005)
Final Fantasy 7 est un jeu video exceptionnel. Une histoire qui prenait aux tripes et des personnages follement attachants. Cette suite en film est avant tout destinée aux fans de la première heure tant l'histoire paraîtra incompréhensible à ceux qui n'ont pas goûté au jeu. Les scènes d'action énormes et les plans impossibles s'enchaînent, laissant le spectateur sur le carreau. Les nombreux clins d'oeil au jeu feront couler chez certain une larme de nostalgie et laisseront les autres bien loin. Tant pis pour eux. En question le thème musical du méchant remixé pour l'occasion et en indice 1 une image du jeu remise au goût du jour.
Arnold J. Rimmer


19



Les Nuits de Cabiria (Le Notti di Cabiria)
de Federico Fellini (1957)
"Les nuits de Cabiria" ou comment vivre sa vie comme un film : Cabiria (Giulietta Massina, peut-être encore plus émouvante que dans "La strada") est tour à tour spectatrice de mélo sirupeux (image 1, cachée dans la salle de bains d'un grand acteur), "actrice" manipulée dans un spectacle de magie (indice 2) et finalement héroïne d'un drame social digne du néo-réalisme originel (indice 1). Son petit sourire en coin, sa démarche, sa mauvaise foi, tout indique qu'elle est en perpétuelle représentation, mais, quand le masque se lève, sa fragilité, son humanité et finalement son goût de la vie (dernière scène) m'ont bouleversé pour toujours...
Bill Douglas


20



Trust
de Hal Hartley (1990)
Une histoire d'amour décalée racontée avec justesse et humour. Un petit chef d'oeuvre.
Arnold J. Rimmer


21



One Night in Mongkok (One Nite in Mongkok)
de Derek Yee (Tung-Shing Yee) (2004)
Un film au scénario en béton où tout s'emboîte parfaitement pour former un tout passionnant avec des personnages très bien développés soutenu par une interprétation sans faille et une bonne réalisation. Ce petit bijou signé Derek Yee prouve qu'il y a encore des réalisateurs et acteurs capables de faire de très bonnes choses à Hong Kong.
Ryo Saeba


22



Santo contre l'Invasion des Martiens (Santo el enmascarado de plata vs la invasión de los marcianos)
de Alfredo B. Crevenna (1967)
Souvenir d'une soirée mémorable à la Cinémathèque Grands Boulevards (paix à son âme) consacrée au cinéma bis mexicain... A bout de 30 secondes de film la salle était écroulée de rire en voyant la bande de catcheurs from Mars avec perruques blondes apparaître à l'écran (image 1), nous expliquant calmement qu'à partir de maintenant ils parleront espagnol pour s'adapter au pays qu'ils vont envahir : le Mexique. Règle du genre, le reste du film est essentiellement un enchaînement de combats de catch souvent ridicules mais pas toujours palpitants. Heureusement la présence de Santo (qui ne quitte son masque et sa cape ni au lit, ni en voiture, ni au bureau - indice 2) et les inventions maléfiques des martiens parviennent à maintenir les zygomatiques en alerte.
Stalker


23



Kontroll
de Nimród Antal (2003)
Malgré de nombreuses récompenses, dont une cannoise, et un vif succès dans son pays d'origine, Kontroll est quasiment passé inaperçu en France. Il serait pourtant dommage de passer à côté de ce premier film vif et plein de fraîcheur. Tourné à cent à l'heure, alternant à la fois comédie, action, thriller, fantastique et romance, ce voyage en compagnie de cette équipe de contrôleurs dans ce monde étrange et sous-terrain passe finalement très (trop) vite.
Groucho Marx


24



Il était une fois la Révolution (Giù la testa)
de Sergio Leone (1971)
Leone n'était pas très satisfait de ce film, qu'il a réalisé à contre-coeur. Il disait l'aimer "comme un enfant malformé". C'est un peu ce que je ressens aussi. Alors que c'est peut-être le Leone dans lequel je vois le plus d'imperfections (notammant les flashbacks irlandais un peu lourds à mon goût), c'est peut-être aussi celui qui me tient le plus à coeur. A travers le cadre de la révolution mexicaine de 1913, cette grande fresque lyrique, soutenue par les géniaux airs d'Ennio Morricone, revisite le XXème siècle et offre un point de vue pessimiste et désenchanté sur les luttes et les révolutions, voire plus largement sur la nature humaine.
Stalker


25



Toru Takemitsu
Toru Takemitsu, compositeur reconnu mondialement pour son apport à la musique de la seconde moitié du XXème siècle, a également à son actif un grand nombre de musiques de films, souvent très originales, qui dénotent un travail approfondi et chaque fois renouvelé avec les films et leurs réalisateurs. La musiques de Dodeskaden (question) et celle de la sublime bataille du troisième château de Ran (indice1) en témoignent. Outre Kurosawa, Takemitsu a également travaillé avec Masaki Kobayashi (Hara-Kiri, Kwaidan, Rebellion), Hiroshi Teshigahara (Le Femme des Sables, Face of Another, Pitfall, Rikyu...), Nagisa Oshima (L'Empire de la Passion, La Cérémonie...) ou encore Shohei Imamura (Pluie Noire).
Stalker


26



The Champions (Boh ngau)
de Brandy Yuen (1983)
18 ans avant Shaolin Soccer, Brandy Yuen et Yuen Biao faisaient déjà du kung foot, à la différence qu'avec le talent martial et acrobatique de Yuen Biao, pas besoin d'effets spéciaux.
Ryo Saeba


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Monsieur Smith au sénat (Mr. Smith Goes to Washington)
de Frank Capra (1939)
Grand classique du cinéma américain, Mr Smith au Sénat raconte l'histoire d'un jeune homme naïf propulsé au rang de sénateur et sera vite confronté à la réalité du monde politique. Commençant par un véritable hymne au système démocratique, le film se révèle finalement assez pessimiste et seul un dénouement individuel, aussi peu probable que soudain, viendra sauver les apparences. James Stewart signe au passage l'un des plus beaux rôles de sa carrière, avec ce morceau de bravoure qu'est le monologue final ou plus sôbrement, dans sa gêne maladroite face à la gent féminine, brillament capturée par Capra dans la scène du chapeau.
Groucho Marx